L’Éthique du théologien Dietrich Bonhoeffer, opposant au régime nazi et entré dans une conjuration contre Hitler, fut écrite dans les années 1939/1940 à 1943, alors que l’auteur était déjà surveillé par la Gestapo. Interrompue par l’arrestation de Bonhoeffer le 5 avril 1943, c’est une œuvre inachevée, dont il nous est resté quelques fragments. L’importance de ces esquisses provient non seulement du caractère dramatique de leur contexte historique, mais de leur profondeur théologique. L’auteur s’emploie en effet à dépasser ce qu’il appelle « la pensée bicéphale » comme s’il fallait sans cesse opposer la foi en Dieu et notre engagement dans le monde. Il n’y a rien d’étroit dans cette conviction, car le conjuré, homme de grande culture, demeure ouvert aux plus audacieuses visions, notamment dans sa mise en relation de ce qu’il nomme « les réalités dernières avec les réalités avant-dernières ». Ces réalités terrestres peuvent et doivent être prises en compte par le chrétien. C’est la raison pour laquelle Bonhoeffer peut réhabiliter ce qu’il nomme « la vie naturelle » dans ses diverses manifestations, tel le corps, la transmission de la vie, la culture. Si l’attentat contre Hitler du 20 juillet 1944 échoua, ce projet d’une éthique à la fois lucide et courageuse restera.

Introduction par Henry Mottu.

Nouvelle édition traduite de l’allemand par Bernard Lauret avec la collaboration de Henry Mottu.

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